Sur la neige, deux rossignols batifolent.

Pépiements, et florilège de mélodies,

S’enchaînent entre galipettes et cabrioles.

La poudreuse fouette les amoureux transis.

Les arbres se déplument en mousse de flocons.

A l’abri des indiscrets, sous des dentelles de givre,

Ils échangent des baisers à l’insu des boquillons.

Rencontre fortuite, promesses à poursuivre,

L’envol des tourtereaux scelle la romance.

Amourette, sculptée dans des cristaux glacés,

Le vent leur joue sa musique d’ambiance.

La parade de séduction est à son apogée.

Les oiseaux frissonnent, et mon cœur s’abandonne.

Leurs trémolos me bercent d’une langueur monotone,

Qui ne parvient pas à chasser de toi le manque.

Quand de ta peau je ne supporte plus l’absence,

Que mon esprit tente de jouer l’indifférence,

Que ton amour de la mer me tue de tes silences.

Aujourd’hui veille de Noël, ton chalutier accostera.

Mes émotions brouillent mon joli minois.

Nous aussi dans un nid douillet, nous roucoulerons,

L’attente vrille nos sangs. En ébullition nous serons.

Ma chair te réclame, ma peau s’enflamme !

Quand le désir se fait entaille, mon cœur défaille !

La première nuit ne sera qu’un prélude au concerto,

Joué sur des cordes imprévisibles. De legato en modérato,

Nous accorderons nos tempos, y mêlant du staccato,

Histoire de pimenter nos retrouvailles sur un air rétro.

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